Jean-Pierre Ritsch-Fisch, Chevalier des Arts et des Lettres
04 décembre 2018 -
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(de g. à d., Rémy Bucciali, Jean-Pierre Ritsch-Fisch, François Nussbaumer)
Jean-Pierre Ritsch-Fisch a été élevé au grade de Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres
Par arrêté en date du 31 août 2018, sur la promotion d’été du Ministère de la Culture,
Mme François Nyssen a élevé M. Jean-Pierre Ritsch-Fisch au grade de Chevalier des Arts et des Lettres.
Né en 1950 à Strasbourg, son père est commerçant, sa mère reste au foyer pour élever les enfants. Son grand-père maternel, qu’il n’a pas connu, est collectionneur de porcelaines chinoises et de livres anciens. Jean-Pierre fait ses études au Collège Saint-Etienne de Strasbourg puis dans un collège privé à Lausanne, en Suisse, au milieu des années 1960.
Sa première rencontre avec l’art se passe à ce moment là, grâce à son professeur de philosophie et de français, une sorte de professeur du genre «Cercle des poètes disparus», qui fait découvrir à ses élèves la peinture, la sculpture, la tapisserie, la musique, la danse. Il visite avec eux les musées, les collections privées, il leur fait rencontrer des artistes, et tout en apprenant, il les éveille à un monde nouveau. Il passe son baccalauréat et intègre l’entreprise familiale.
Une deuxième rencontre marquante, dans les années 1970. L’exposition 60/72, initiée par Georges Pompidou au Grand Palais et qui devait être la préfiguration du Musée National d’Art Moderne. Une envie alors d’être partie prenante de ce mouvement créatif en marche. Il est aidé en cela par Daniel Marchesseau, qui état jeune conservateur alors au Musée d’art moderne de la Ville de Paris et qui l’aide à rencontrer les artistes qu’il souhaitait voir, comme Jacques Monory, Gérard Gasiorowski, Bernar Venet, Claude Viallat, Joël Kermarrec, bref tout le mouvement de la Figuration narrative et petit à petit, Jean-Pierre collectionne et a aussi envie à cette époque de faire partager sa passion. L’idée d’ouvrir une galerie à Strasbourg fait son chemin, mais c’est un projet difficile à faire passer au niveau familial. Jean-Pierre Ritsch- Fisch continue à collectionner activement pendant une vingtaine d’années.
Puis, troisième événement ou troisième choc: un divorce douloureux qui le ruine personnellement. Un yaourt et un hareng comme seul repas, une période de remise en question qui l’incite à prendre son destin en mains et l’oblige à tout remettre à zéro. Il décide d’ouvrir une galerie qui sera entièrement consacrée à l’art brut, qu’il avait découvert quelques années plus tôt, en 1989, suite à la Donation Daniel Cordier au Centre Pompidou et qu’il avait commencé à collectionner.
Les débuts de la galerie sont durs, très durs, mais lumière dans le trou noir, Suzanne Pagé, directrice du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, l’invite à montrer une partie de sa collection (Gasiorowski et Monory) lors de l’exposition Passions privées, en 1995. A cette occasion, il rencontre un couple de grands collectionneurs qui soutiendra la galerie à ses débuts.
Puis la galerie, toute jeune encore, à partir de 1999, est acceptée dans les foires internationales comme la FIAC, puis ce sera Art Cologne, l’Outsider Art Fair de New York, etc.
La galerie se situe actuellement dans les cinq premières au monde dans sa spécialité. Cela est dû aux artistes qu’il représente et à la qualité des œuvres présentées. Pour les collectionneurs, la galerie est devenue le lieu incontournable où trouver l’oeuvre rare ou de qualité, comme l’avait écrit d’ailleurs le Sourcebook, le livre de référence de la revue anglo-saxonne Raw Vision.
Jean-Pierre Ritsch-Fisch a appris au fil des années et des rencontres à ouvrir son œil, à sentir les œuvres et finalement sa passion, c’est aussi et surtout de transmettre aux autres. Jean-Pierre Ritsch-Fisch a voulu une certaine rigueur dans ses choix, la même rigueur qu’il s’était appliqué lorsqu’il était jeune collectionneur. Il est un «montreur d’image», comme avait dit un de ses artistes.

